Escapade automnale au Japon
La semaine prochaine, je suis en vacances. J’avais tellement hâte de m’évader ! J’avais déjà renoncé à aller bien loin, mais je voulais au moins aller à la mer. Et voilà qu’avec le nouveau confinement, même cela semble terriblement compromis.
Alors pour me changer les idées, j’ai décidé de me replonger dans mes anciens voyages et d’en partager quelques bribes avec vous. Que diriez-vous d’aller faire un tour au Japon ?
J’y étais il y a exactement trois ans et le voyage m’a menée à travers les différents quartiers de Tokyo, mais aussi jusqu’à Kyoto, Kobe et Osaka par le fameux Shinkansen.
Je ne vais pas vous présenter en détail les lieux que j’ai visités, pour cela, il y a déjà de quoi faire sur Internet. J’ai plutôt envie de vous parler des choses qui m’ont marquées au cours de ce voyage.
Et cela commence avec le métro, dès mon arrivée à l’aéroport. J’allais être hébergée chez une amie qui vivait à Tokyo, et nous nous étions donné rendez-vous à une station à mi-chemin entre son travail, l’aéroport et chez elle. Mais le plan du métro de Tokyo est si dense que si l’on ne sait pas exactement où l’on va, c’est presque impossible à trouver dessus. Lorsque j’ai demandé de l’aide au point d’information de l’aéroport, il a fallu trois membres du personnel et une bonne dizaine de minutes pour trouver sur le plan la station et la ligne la plus directe. Avoir Internet partout où l’on va grâce à un petit module Wi-Fi portable peut donc se révéler très pratique (Tokyo est l’une des villes les plus connectées au monde, avec Séoul et Hong-Kong). En plus de cela, le réseau de métro n’est pas seulement énorme, il est également géré par différentes compagnies, ce qui signifie qu’en fonction de sa destination, il faut parfois changer de train, et donc de compagnie, et donc sortir de la station pour y entrer de nouveau un peu (ou beaucoup) plus loin.
Je n’ai malheureusement, ou heureusement, pas expérimenté de prendre le métro aux heures de pointe, je n’ai donc jamais été transportée dans la rame par le flot de passagers ni poussée par les agents des transports pour que les portes se referment sur moi comme sur une sardine, mais j’ai été amusée de voir que certains wagons étaient réservés aux femmes aux heures de pointe. En fait, j’ai appris après que c’était pour éviter que certains hommes en profitent sinon pour toucher « par inadvertance » les passagères (ce qui n’est du coup pas amusant du tout).
Pour rester dans le thème des transports, j’ai été surprise par le nombre de Japonais se déplaçant à vélo, que ce soit à Tokyo ou dans les autres villes que j’ai visitées. Sur la chaussée, sur les trottoirs, dans le sens de la circulation ou à contre-sens, transportant avec eux avec jusqu’à deux enfants, un sur le guidon, un sur le porte-bagage, tenant d’une main le guidon, de l’autre un parapluie, etc.
Nihonbashi, Shinjuku, Shibuya... Tokyo n’est pas une ville uniforme mais plutôt une constellation de petits quartiers ayant chacun sa propre ambiance. J’aurais probablement pu y passer tout mon séjour et encore avoir beaucoup à découvrir !
Certains quartiers de la capitale sont impressionnants par leur modernité. C’est le cas par exemple de Ginza, le quartier des magasins de luxe, ou de Akihabara, le quartier des magasins d’électronique. Je suis bien sûr allée au célèbre croisement de Shibuya, celui que l’on voit dans les films, et dans le quartier de Harajuku, non loin de là, en longeant la rue Takeshita, où les gens sont déguisés en personnages d’anime, vont dans des cars à chats (ou à chouettes, ou à hérissons…) ou encore prennent des photos « big eyes » (ces célèbres photos sur lesquelles votre peau est parfaite, vous pouvez choisir le taille de vos yeux, vous ajouter un petit nez de chat tout mignon ou des oreilles de lapinou, etc. Très kitsch, très funky, et oui, j’ai essayé, et non, vous ne verrez pas le résultat 😉).
D’autres quartiers, au contraire, sont bien plus traditionnels, avec leurs temples et leurs vieux bâtiments. Asakusa, le parc Ueno ou le Palais impérial et les jardins nationaux en sont de bons exemples.
J’ai bien aimé me promener dans les quartiers de Nihonbashi et de Nippori (et sa rue aux tissus) ou aux alentours de la gare de Tokyo. Le quartier d’Idabashi était aussi très agréable, et très international avec toutes ses petites boutiques et ses petits restaurants, y compris un Bouchon lyonnais (ça valait bien la peine d’aller jusqu’au Japon !)! Et parce que je ne suis pas traductrice et amoureuse des langues pour rien, j’en profite pour partager avec vous cette petite info : « bashi », que vous pouvez voir dans deux des noms cités ci-dessus, signifie « pont ». Quant à « nihon » cela signifie « japonais » (« nippon »). « Nihonbashi » est donc le « pont japonais ».
Une autre chose à ne pas manquer au Japon, ce sont les karaokés. Les bars à karaoké sont légion, et généralement, les gens y réservent une salle privée pour eux et leurs amis, ou pour eux et leurs collègues, ou pour eux-mêmes, car apparemment il est très fréquent d’aller chanter seul, ou en groupe, mais chacun dans une pièce séparée. Quoi qu’il en soit, j’ai bien sûr moi aussi passé une soirée karaoké à Tokyo, et c’était quelque chose ! Nous étions un groupe de huit et nous ne sommes pas allés dans un grand bar à karaoké, mais dans un tout petit local constitué d’une seule pièce minuscule, avec un bar et six tabourets, et tenu par un travesti à la perruque violette. Nous y avons passé la nuit (le premier métro n’étant qu’au petit matin, quel autre choix avions-nous ?), à hurler sur toutes sortes de chansons. Nous avons même été rejoints pendant un moment par un groupe de trois jeunes Japonais qui se sont serrés avec nous dans la pièce et ont chanté avec un enthousiasme grandiose.
Même s’il y avait de quoi faire à Tokyo, mes excursions à Kyoto, Kobe, Osaka et Yokohama m’ont apporté un bol d’air rafraîchissant. J’ai adoré me balader de temple en temple à Kyoto, découvrir la ville de Kobe avec son port et un impressionnant quartier chinois, mais aussi un quartier européen, un jardin japonais traditionnel et les vestiges du tremblement de terre de 1995. À Osaka, je n’ai vraiment vu et visité que le palais impérial. Dommage que cela n’ait été que sous la pluie et dans le brouillard. Pour le reste, Osaka a plus été pour moi une ville d’expériences culinaires, et aussi l’occasion de retrouver une amie que je n’avais pas revue depuis notre Erasmus ensemble à Münster, huit ans plus tôt (qu’est-ce que le temps peut passer vite !).
Enfin, Yokohama, ville portuaire située directement au sud de Tokyo, ne m’a pas trop emballée au début, mais l’après-midi, j’y ai découvert des quartiers très sympas niveau architecture. Le quartier chinois de Yokohama, le plus vaste du Japon, valait aussi le détour, et j’ai terminé la journée sur un très beau coucher de soleil au-dessus de la ville.
Voilà, j’espère que cette petite escapade japonaise vous aura redonné le moral (si vous l’aviez perdu) et vous a permis de vous échapper un peu de la morosité actuelle.