Virginie Pironin

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Découvrez l’Arménie (Partie 2)

Voici la seconde partie de l’article sur mon voyage de 2015 en Arménie ! C’est fois-ci, je vous parle du Haut-Karabagh et du Stonehenge arménien, mais aussi de spécialités culinaires ! Et pour finir, je vous réserve une petite partie « fun facts », juste pour le plaisir 😉   

Le Haut-Karabagh

Le Haut-Karabagh, également connu sous le nom de Artsakh (dans les deux noms, prononcer le « gh » et le « kh » comme un « r » venu du fond de la gorge), est une république autoproclamée située entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.  Aucun État membre de l’ONU ne la reconnaît. Officiellement, bien que peuplée majoritairement d’Arméniens, elle appartient à l’Azerbaïdjan. En effet, ces terres historiquement arméniennes ont été données à l’Azerbaïdjan durant la période soviétique. Depuis la chute de l’URSS, le Haut-Karabagh tente en vain d’obtenir soit la reconnaissance de son indépendance, soit son rattachement à l’Arménie. Même si un cessez-le-feu a été obtenu en 1994, le Haut-Karabagh reste une zone de conflit.

C’est pour cette raison que nous avons choisi de nous y rendre avec un groupe lors d’un voyage organisé de trois jours plutôt que, comme à notre habitude, seuls et en free-style.

Alors, qu’avons-nous vu dans le Haut-Karabagh ?

Tout d’abord, sa capitale, Stepanakert. La visite guidée du musée d’histoire était vraiment géniale pour commencer, car elle nous a permis de comprendre l’histoire de la région. Nous y avons aussi découvert la solution à quelques mystères. Par exemple, alors que nous étions dans le nord de l’Arménie, à Haghpat, nous avions observé une pièce dont le sol était parsemé de trous ronds. En fait, autrefois, les morts étaient placés en position assise dans de grandes jarres en terre cuite, avec leurs effets personnels, et enterrés ainsi. Pourquoi l’ouverture des jarres était apparente à Haghpat, ça par contre, je ne le sais pas.

Un peu en dehors de la ville se trouve le monument « Nous sommes nos montagnes », dont on nous a également parlé pendant la visite du musée. Aussi appelé « Tatik et Papik » (« Mamie et Papy ») il est impressionnant, et surtout, original. Cette sculpture de pierre rouge représente les visages d’une grand-mère et d’un grand-père traditionnels de la région : bouche dissimulée derrière un foulard pour la femme, barbe pour l’homme.

Nous sommes également allés voir l’église de Chouchi, dont je vous ai un peu parlé dans l’article précédent, le monastère de Gandzasar et le site de la forteresse d’Askeran. Au passage, nous nous sommes arrêtés vers le char T-72 surplombant la route. Il s’agit d’un monument commémoratif de la guerre du Haut-Karabagh.

Enfin, nous sommes allés jusqu’à Tigranakert, une ancienne cité arménienne bâtie au nom du roi Tigrane II au premier siècle avant J. C. Il n’en reste que des ruines, dont les fouilles ont débuté en 2005. Le site comporte aussi un musée présentant les fouilles et la manière dont les ruines sont préservées.

Le Stonehenge arménien

Au retour du Haut-Karabagh, nous nous sommes arrêtés au coucher du soleil sur le site de Karahunj, aussi connu sous les noms de Zorats Karer ou de Stonehenge arménien. Il s’agit d’un très beau site mégalithique dans le Syunik, la région la plus au sud de l’Arménie. Le terrain y est parsemé de pierres verticales dont certaines ont des trous parfaitement ronds. On pense que le site est un ancien observatoire qui aurait servi à étudier le mouvement des astres et à mesurer le temps.

Les spécialités culinaires arméniennes

En quittant Karahunj et en remontant vers le nord, nous nous sommes arrêtés dans un vignoble. Il faut savoir que l’Arménie a aussi été l’un des premiers pays à développer la viticulture et fait, comme la Géorgie, de très bons vins. J’en profite pour mentionner le brandy arménien Ararat. L’Ararat est l’un des brandys les plus célèbres au monde et respecte les plus hauts standards de qualité. Je précise pour ceux qui se poseraient la question que le brandy est obtenu par distillation du vin (comme le cognac, sauf que l’appellation « cognac » est réservée à celui fabriqué en France, dans la région de Cognac).

Bref, cela m’amène, comme promis, à vous parler un peu des spécialités culinaires du pays. Comme je vous le disais dans mon premier article, je connais depuis toute petite la cuisine arménienne, grâce à ma grand-mère. En visitant l’Arménie, j’ai donc reconnu de nombreux plats, bien qu’ils aient parfois été préparés différemment de ceux que faisait ma mamie. D’autres plats m’ont rappelé des spécialités russes ou kazakhs, et d’autres encore étaient entièrement nouveaux pour moi.

Je ne vais pas vous détailler tout ce que nous avons mangé pendant ce séjour (je pourrais, j’ai pris des notes 😉), mais ce que je peux vous dire, c’est que nous nous sommes régalés !

Si je devais vous recommander certains plats, je dirais tout d’abord les dolmas. Les dolmas sont, en gros, des légumes farcis. En France, on trouve souvent dans les épiceries orientales les dolmas composés d’un mélange de riz et de viande enroulé dans des feuilles de vigne. Pendant notre voyage, ceux que nous avons mangés étaient enroulés dans des feuilles de chou. Les dolmas végétariens, avec une farce à base de haricots et de lentilles, m’ont particulièrement plu.

J’ai beaucoup aimé aussi le taboulé. Différent de celui que l’on a l’habitude de manger en France, celui-ci est agrémenté de laitue, de tomates fraîches et surtout, de beaucoup de coriandre fraîche, ce qui le rend très rafraîchissant.

Autre chose à goûter, car typique : le lavash, une sorte de pain sous forme de galette moelleuse. Dans le Haut-Karabagh, il est fourré d’une douzaine d’herbes différentes minimum et est alors appelé « jingyalov hatz ».

Côté viande, les shashliks (brochettes) et kebabs (encore une fois, entièrement différents de ce que l’on connait en France) sont délicieux.

De manière générale, je vous recommanderais si possible de séjourner dans des chambres d’hôtes. C’est ce que nous avons fait par exemple à Dilidjan (région de Tavush) et à Alaverdi (région de Lorri) et les repas faits maison ont toujours été incroyables ! D’abord parce qu’ils sont faits rien que pour vous, juste avant que vous ne mettiez les pieds sous la table, et sont donc vraiment délicieux, mais aussi parce qu’ils permettent de goûter à tout un éventail de spécialités. À chaque fois, nos hôtes nous ont servi plusieurs plats différents dans lesquels nous pouvions piocher à volonté. Que ce soit pour le dîner ou pour le petit-déjeuner, ça a été un régal.  

Place aux « funs facts » !

Le saviez-vous ?

– Avec ses quelques 1400 km², le lac Sevan, lac le plus célèbre, mais aussi le plus grand d’Arménie, recouvre près d’un quart de la région de Gegharkunik, dans laquelle il se trouve.

– Depuis 2010, Tatev, dans le sud du pays, est équipée du téléphérique le plus long du monde : plus de dix minutes de « survol » au-dessus des montagnes et de la vallée de la rivière Vorotan. Comme les jeunes filles de la légende à qui il a poussé des ailes, le visiteur peut ainsi lui aussi découvrir les lieux depuis le ciel 😉

– À la pharmacie, on achète le nombre exact de comprimés ou de cachets dont on a besoin. Cela évite de se retrouver avec des tonnes de boîtes entamées dont on ne sait pas quoi faire. Plutôt pas mal, non ?

– L’alphabet arménien est composé de 36 lettres. Il a été inventé en l’an 405 par Mesrop Machtots.

– Pendant longtemps, il n’y a pas eu de nombres dans l’écriture arménienne. C’étaient donc les lettres de l’alphabet qui servaient de tableau numéraire. Elles étaient ordonnées en quatre colonnes de neuf lettres, les colonnes exprimant les unités, les décimales, les centaines et les milliers.

– En Arménie, il y a des mines de diamant.

– Le film « Mimino », une comédie soviétique, a été tourné dans la ville de Dilidjan.